Looking for forgiveness

Hier, j'ai plus ou moins involontairement fait une queue de poisson à un autre véhicule (disons que j'ai un peu mal évalué le resserrement des voies... et que j'ai décidé de passer quand même). Et par la droite en plus. Il me l'a bien rendu en m'en faisant à son tour une belle quelques centaines de mètres plus loin.

Mais je m'en veux. Ça va pas du tout! Ça va complètement à l'encontre de ma volonté de nuire à personne. Et du coup, je cherche un moyen de réparer ma faute par une bonne action, et ainsi rétablir l'équilibre des forces dans l'univers. C'est quand même moins faux-cul que de -par exemple- demander pardon à Dieu en allant se confesser après avoir trompé sa femme avec trois putes Ukrainiennes. Ou que d'invoquer sa "part d'ombre" pour expliquer le fait d'avoir menti à propos de son compte en Suisse.
Sauf que c'est pas facile de trouver une bonne action volontaire quand comme moi on est par nature irréprochable. What can I do better? I'm asking you!

J'ai bien pensé proposer mes services sexuels à des moches, mais je me suis dit qu'une simple queue de poisson ne m'obligeait tout de même pas à devoir mettre ma bite dans un thon pour ne plus me sentir coupable.
J'ai ensuite envisagé d'accompagner des handicapés en sortie, mais l'image de l'un d'entre-eux nettoyant une rue brestoise à l'aide d'un souffleur thermique un jour de coup de vent de sud-ouest m'est aussitôt venue à l'esprit. Me coupant totalement l'envie de m'approcher de ce genre d'individus au sens du discernement visiblement douteux.
Du côté des pauvres, c'est toujours délicat de proposer son aide: entre les crétins, les croyants, les fainéants et ceux qui dépensent tout leur argent en "Bière de luxe" Eco +, la bonne action a vite fait de tourner à la faute morale. Plutôt s'abstenir que de risquer de se montrer complice du déclin de la France.

Restait bien l'écologie. Mais j'avais déjà fait mon déplacement du jour en vélo (what's more écolo-friendly than that?). La lutte contre la solitude des vieux, en allant regarder Vivement Dimanche avec eux. Mais moi aussi j'habite seul depuis plus de 13 ans, et j'ai jamais vu un vieux ou une vieille me proposer de passer regarder "Young Anal Sluts 17 -director's cut" avec moi. Et pour ce qui est des enfants hospitalisés condamnés par une maladie orpheline... Pff, vous savez, moi et les hôpitaux...
A bout d'idées, j'en suis même venu un moment à me dire que pour marquer le coup ne serait-ce que symboliquement je pourrais me forcer à écouter une "chanson" de Jean-Louis Aubert. Voire même regarder un film avec Dany Boon. J'étais très mal.

Finalement, j'ai abandonné l'idée. Et plutôt que de racheter ma faute, j'ai fait la paix avec moi-même (c'est toujours ce qui marche le mieux) en me disant que cet enfoiré en BMW X5 à qui j'ai fait la queue de poisson n'était même pas immatriculé 29, mais 69. Et qu'il a déjà eu de la chance que tout ceci ne se termine pas en tête-à queue.