Beard story

J'ai toujours aimé être en mesure de m'enthousiasmer en me regardant dans un miroir. Pas en me disant "putain, mais qu'est ce que je suis beau!", parce que je ne suis pas fondamentalement beau (je suis nettement plus intelligent que je ne suis beau), mais en trouvant que quelque chose dans ma coupe de cheveux ou sur ma gueule était remarquable. J'ai eu les cheveux longs, très longs. J'ai eu le crane rasé. J'ai eu la barbe "Oussamah style"... Ça n'a pas toujours été un succès d'un point de vue strictement esthétique, mais j'étais au moins content de la tronche que j'avais. Et pas content parce que c'était juste correct, mais content parce que ce à quoi je ressemblais (d'ailleurs parfois à rien) découlait d'un choix que j'avais fait. En gros c'était la preuve que je ne subissais aucune pression de la part de l'ordre social et/ou de mon entourage plus ou moins proche. Et c'était particulièrement intéressant à constater à l'époque du collège par exemple. Vous savez, quand vous avez le droit à tous les commentaires possible et imaginables (et parfois hostiles) dès que vous faites un truc différent de ce que font les autres.
Ces jours-ci j'ai une "coupe de barbe" (il n'y a pas de mot pour ça, c'est dingue!) que j'adore. Très certainement celle que je préfère. Mais que j'abandonne de temps à autre parce que c'est assez chiant à entretenir. Celle-ci consiste donc en des méga pattes (taillées) qui rejoignent la moustache (sachant en plus que j'ai la tête tondue comme sur la photo là), à mi-chemin entre un look années 70 plutôt prestige et une gueule de chauffeur routier picard l'étant quand même nettement moins. Mais quoi qu'il en soit, ça me va bien (finalement je suis peut-être né pour avoir une gueule de chauffeur routier, il en faut bien). Et surtout c'est le genre de truc qui me fait dire "ouah, cool" si je le vois sur quelqu'un d'autre... Enfin, disons que si je ne me connaissais pas et que je me rencontrais moi-même je me dirais "niiice beard man!".
En plus j'ai parfois l'impression qu'on porte plus attention à ce que je raconte quand j'ai cette tête là. Mais il est aussi possible que ce soit justement dans ma propre tête que ça se passe hein... Peut-être que le fait d'aimer la tronche qu'on a donne un peu plus de confiance en soi. C'est pas ça qu'ils disent dans les émissions relooking? Ou si ce n'est de la confiance (parce qu'on utilise trop souvent ce mot à tort et à travers) en tout cas une certaine énergie permettant d'allier de manière véritable et convaincue notre discours à sa représentation physique qu'on incarne par notre personne.
I can analyse anything about myself.