Free

J'écoutais ce midi une émission très intéressante sur France Inter dont l'intitulé était: "finalement, sommes nous libre?". Great, mon sujet de prédilection. Je sentais que j'allais entendre des trucs qui allaient me faire réagir. Déjà il y avait un petit sondage internet à l'appui qui ne m'a même pas surpris: 73,7% des votants estimaient qu'on ne l'était pas, 24% que oui et 2,3% ne se prononçaient pas (encore ces gens qui votent pour dire qu'ils n'ont pas d'avis!). Bon bah ça colle avec les sondages sur le pessimisme, rien d'étonnant. Pourtant un philosophe est intervenu pour éclairer un peu la question et ce qu'on pouvait retenir était exactement ce que je dis (j'avais l'impression de m'entendre): chacun peut se donner les moyens de faire ce qu'il veut. Ça me semble évident, en France, avec 2 bras, 2 jambes et un cerveau ont à tout pour être celui que l'on veut dans la sphère que l'on veut. Mais au regard des nombreuses réactions la question de la liberté n'était pas du tout entendue de cette manière par ceux s'estimant non-libres. Concrètement le truc qui revenait était essentiel d'ordre matériel: "oui, mais je ne peux pas m'acheter ce que je veux", "si je veux partir tout de suite aux USA je ne peux pas, il me faut un visa", "on nous impose des trucs dans les média!"... C'est évident que le tout, tout de suite, ça n'existe pas. Mais est ce une question de société ou d'ordre naturel des choses? De plus c'est sûr qu'il y toutes les raisons de ne pas se sentir libre si on accepte comme une fatalité le "système" (je sais j'utilise beaucoup le mot) et qu'au lieu d'essayer de s'en extraire on tente de rentrer dans le jeu pour en tirer sa propre épingle. Car du coup en effet dans une logique consumériste et capitaliste le seul moyen d'avoir la liberté (de consommer principalement) est de gagner un maximum de fric. Ce qui n'est pas facile. Et donne l'impression aux gens qu'on met un frein à leur liberté. Alors qu'en fait ils ont simplement du mal à jouer au jeu auquel ils ont accepté de participer. Après, en effet les choix que l'on a fait à un moment donné et les situations dans lesquelles on s'est engagé peuvent présenter des obstacles de fait. Mais le problème n'est plus alors une quelconque manipulation contre notre liberté, mais simplement notre capacité à assumer nos décisions antérieures. Pour le reste personne ne m'interdit de remettre en cause tout ce qu'est ma vie aujourd'hui à n'importe quel moment. Et je me demande si certains de ceux qui ne pensent pas être libres n'utilisent pas cette position de victime pour tirer une plus grande gloire de leur "réussite" future éventuelle sur le thème du "envers et contre tous". Just think about it.

Comments

[isa]

dernière remarque : c'est même sûr...D'accord avec l'ensemble du developpement. Tout à fait, ils ont "accepté" de participer au système. D'autre part à mon avis la question à soulever est la définition de "être libre"!
Pour eux c'est être ominpotent à l'intérieur du système consumériste.
Pour d'autres ce n'est pas euh, disons, tout à fait ça, la liberté. : )