Entre deux chaises (au moins)

Très franchement je n'étais pas de ceux ayant été outré de voir des hommes et des femmes de gauche accepter d'entrer au gouvernement au nom de la fameuse ouverture. Puisqu'on avait déjà Sarkozy sur les bras, autant avoir quelques ministres potables et éviter Patrick Devedjian et Jean-François "promis, j'arrête la langue de bois" Copé. Et pour ce qui est des convictions, je pense sincèrement que certains pensaient pouvoir agir efficacement en restant un minimum fidèle à eux même. Mais vu comment ça tourne au casse-boite et fête foraine dans le gouvernement et l'entourage du Président je crois qu'il serait temps pour ces gens d'abandonner le navire avant de devenir une victime collatérale des errements et dissensions à droite. Les conseillers spéciaux parlent avant les ministres, se foutent des députés, le fils Sarko fait plus peur que le père et dynamite la majorité à Neuilly, Carla B. raconte n'importe quoi dans L'Express. Merde, tout cela ne fait pas très sérieux. Et sur le fond Sarkozy multiplie les discours et les projets totalement inacceptables pour la République Française. Alors c'est vrai on ne s'ennuie pas un instant, on se marre bien, la tâche des humoristes et les éditorialistes est grandement simplifiée et je pense que je n'aurais pas commencé ce blog sans Sarko. Mais en arriver à devoir publier un "appel à la vigilance républicaine" signé par de grands noms dans un hebdomadaire national (Marianne) montre qu'il y a un réel problème. Peu importe la croissance, le pouvoir d'achat, la balance commerciale et la sécurité, il y a quelque chose de foncièrement malsain à la tête de l'Etat dans l'exercice du pouvoir, ce qui rend d'autant plus inquiétantes les décisions et projets de lois adoptés. Les Kouchner, Hirsch et autres Amara n'ont pas à se compromettre dans ce cirque et ils auront beau vouloir servir leur pays et la communauté, ce qui risque de rester associé à leur noms dans le futur est au mieux un fiasco total et au pire une mise en danger de la démocratie. Les femmes et les enfants d'abord.