The magic pulse

Les occasions de ressentir profondément la "pulsation de la vie" sont -en nature- multiples, et peuvent prendre des formes et des intensités très différentes. Il s'agit en général de situations rares ou inédites dans lesquelles on est conduit à devoir se positionner d'une manière différente à la normale, et également conduit à devoir prendre des décisions en ne disposant pas forcément de la même quantité de données qui habituellement constituent notre corpus décisionnel. Bon, là j'utilise des grandes formules, mais vous allez voir, c'est souvent beaucoup plus simple et surtout plus vivant (précisément) dans la réalité.

Exemples.
20 septembre 2012, être pris dans un gros embouteillage alors qu'on (moi et mon frère) se rend à l'aéroport pour rallier San Diego en Californie à Brest en Bretagne, via Houston et Paris. Décider de sortir de la voiture (conduite par un pote vivant là-bas) et de tenter de rejoindre le terminal à pieds avec un sac de 20 kg plein de beurre de cacahuètes sur le dos en marchant/courant le long de la route longeant elle-même les pistes de l'aéroport, et alors que des avions décollent toutes les deux minutes dans un vacarme assourdissant. Ne pas du tout être sûr d'arriver à temps. Voir ton pote arriver à ton niveau dans sa voiture finalement sortie de l'embouteillage... Remonter dans la voiture, arriver à l'aéroport, s'enregistrer, passer les contrôles pleine balle, réussir à choper l'avion. Et donc au final, avoir bien bien ressenti la vie là. Ouh putain.

Du 23 août 2014 au printemps 2015. Rencontrer puis connaître toujours un peu plus la personne que vous connaissez sous l'appelation my sister from another mother. 8 bons mois à vivre sur cette pulsation seule, ou presque (attention, ne pas pour autant oublier de s'alimenter et de s'hydrater, évidemment!). De la nouveauté, du challenge, de la reconnaissance et de la contradiction. Life, indeed!

Le 31 août dernier ou hier. Allez acheter des crêpes, et manger des crêpes (2 bonnes grosses complètes). Ce que je ne faisais jamais depuis des années. Et merde, c'est bon les crêpes! Et ça change des pommes rissolées (qui au demeurant restent une grande invention, don't get me wrong).
Ce schéma peut d'ailleurs marcher avec d'autres aliments que tu ne manges quasiment jamais (notamment chez toi), mais que tu adores. Quand je me suis mis à faire des frites début 2013, je ne vous dis pas la poussée d'adrénaline que ça a été!

Mais par principe, rien de tout ça n'est en revanche jamais reproductible à l'identique. La pulsation de la crêpe n'est pas la même que celle de la frite. Presque louper son avion, on évite de le refaire (surtout moi... je suis un stressé du timing en voyage). Et le facteur "rencontre" avec my sister from another mother ne peut bien entendu pas se renouveler. Ce qui veut dire que je n'ai aucune idée de ce que sera la prochaine pulsation! Il est impossible de le savoir. Et c'est pour ça que c'est spécial.