Oui,une autre voie est possible

En occident, il est clair que nous ne sommes plus culturellement -voire moralement- habitué à ce que les choses s'améliorent à mesure qu'on en fait de moins en moins. C'est comme ça, l'Homme s'est convaincu lui-même qu'il n'y avait que par son action qu'il pouvait être capable d'avoir une influence sur l'Histoire (pour ce qui est de sa branche "progressiste"). Ainsi, le volontarisme l'a emporté sur toutes les autres formes de doctrines humaines ayant jamais existé. Volonté d'en faire, toujours plus. Ce qui à la longue, convenons-en, peut être lassant. Et surtout fatiguant. La croissance à tout prix, ça n'a pas de sens.
Et c'est pourquoi c'est avec une joie non feinte que je redécouvre ces temps-ci l'incroyable pouvoir améliorant que peuvent avoir certaines non-actions chez l'Homme. En effet, moi, moins je me coupe la barbe, plus elle pousse, et plus j'aime bien ma gueule. Et surtout, c'est un processus d'une constance absolue puisque ma barbe "travaille" tout le temps: quand je dors, quand je bosse, quand je cours, quand je bois... Un peu comme un bon placement bancaire. Ce qui fait qu'à aucun moment je n'attends quoi que ce soit. It just happens. Faisant de moi -au passage- une sorte de Bernard Madoff de la barbe, un Jérome kerviel du poil facial.

Sans déconner, philosophiquement, c'est vraiment intéressant. Et c'est de nature à remettre en cause une bonne partie des fondements des organisations sociétales humaines, j'en suis certain. Et face à la crise, je crois qu'il serait malvenu de faire la fine bouche: toute idée neuve mérite considération.