Themes de campagne passés sous silence

-Qui n'a pas déjà entendu un fumeur geindre lamentablement à l'annonce d'une nouvelle hausse des taxes sur les cigarettes? Spectacle déplorable pour l'Homme éclairé, mais aussi par exemple pour le buveur de whisky qui lui -en gentleman- accepte sans broncher (et avec un sens du bien commun qui l'honnore) de contribuer à l'effort national via une sur-taxation légitime de son Redbreast et de son Knockando de prédilection. 
Car à la vulgarité affichée du fumeur de Malboro sur son trottoir -devenu la chose de sa propre dépendance et ayant perdu toute considération pour l'image qu'il donne de lui-même- le buveur de whisky préfère un certain prestige que l'ambiance feutrée des salons dans lesquels il déguste son single malt auprès de personnes de qualités (habillées, ou non) contribue à lui conférer. Autrement dit, on a ici affaire à deux populations que tout oppose: les goûts, les intérêts supérieurs, les comportements. Pour autant, en opposant féroce à la sociologie, je me garderai bien d'étendre cette typologie à des paramètres d'ordre économique ou culturel. Non, je m'en tiendrai à la nature du produit: les cigarettes, ça pue et ça sert à rien; le whisky, c'est la classe. Chacun est ensuite libre de choisir son camp... Pas de déterminisme.

-Qui a dit aux (plus ou moins jeunes) filles qu'avoir les cheveux tout lisses et avoir le même look que toutes les autres filles c'était bien? Ou même juste joli? Parce que là il y a eu foutage de gueule à un moment ou un autre hein, clearly. Donnez moi du volume bordel! Donnez moi de la frisette! Give something I don't already know!

-Les pauvres très pauvres, je ne nie pas leur existence et ne leur en veux pas de pas trop avoir la forme. Mais bon, ils ne me passionnent pas non plus outre mesure. Et les riches très riches, je m'en fous. Sauf les joueurs NBA que j'aime bien. En revanche j'adorerais qu'on me présente une famille de la "classe moyenne" accablée par la crise. Vous savez, une de celles dont il est tous les jours question partout et que j'estime être avant tout issue d'une fraude intellectuelle de grande ampleur. Mais j'en veux une vraie hein. Une capable de m'affirmer que sa vie est devenue toute pourrie depuis septembre 2008 (quasiment du jour au lendemain) alors qu'avant c'était la fête. On ferait un brin de causette.