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La Planche Qui Grince
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29 août 2011

Million dollar baby

L'information est à la fois un déchirement (présent, et surtout futur pour la principale intéressée), un aboutissement, et une preuve. Et elle est tombée cette nuit: Beyonce est enceinte. Officiellement (elle a dansé en se frottant le bide de façon explicite: c'est comme ça qu'on fait quand on est une star -vous pouvez pas comprendre-). C'est donc un déchirement pour tous ceux (dont je ne suis pas... enfin, pas comme ça) qui passaient leur temps à laisser des commentaires de type "I love you" sur toutes ses vidéos. Un aboutissement, parce qu'avec toutes les rumeurs de grossesses qui étaient sorties à son sujet au court des dernières années, elle auraient déjà dû avoir 4 ou 5 gamins. Et enfin une preuve: Jay-Z n'est finalement pas le Gay-Z tant redouté. Ouais, bon ok... On va attendre de voir la tête du bébé avant de confirmer. Si c'est vraiment le père, ça se verra tout de suite (qui vote pour:1/ une casquette N.Y. sur le crâne, 2/ un type "all black everything" prononcé, 3/ une tête inimitable).

Mais au delà de tout ça, cette info engendre un questionnement chez moi. Parce que jusqu'alors, quand je réfléchissais au fait que je n'avais pas d'enfants, et ne semble pas non-plus prendre le chemin de la paternité à moyen ou long terme, je me disais toujours "eh, ok, j'ai pas de gosse, mais même Jay et Bey n'en ont pas, donc il n'y a pas à trop en discuter... this is what the greatest do". Et puis ça m'arrangait également qu'on ne puisse pas avoir d'enfant tout seul: aucune hésitation ne pouvait naître (alors qu'acheter un frigo, ça tu peux te retrouver tout seul devant tes choix). Mais là, je suis obligé de me pencher sur la question. Et de me mettre de façon fictive dans la position (intellectuelle) où j'aurais à décider d'avoir un enfant ou pas. Et de me demander pourquoi cela nécessite pour moi une réelle démarche intellectuelle, justement (alors que les neuneus font des gosses à la pelle de façon mécanique sans se poser la moindre question). Et évidemment, j'ai des réponses.

Parce que voilà le problème majeur: en fait, j'ai pas de quéquette. Ma "grosse bite", dont il a été tant question ici au fil des années, c'était un leurre ayant pour but de duper le chaland... Non, je sais, c'est pas crédible: une fois dont ton cul, la duperie eût fait long feu (ou pschitt, si vous préférez). 
Et plus sérieusement, le noeud du problème est tout autre. Le truc, c'est que je me connais. Et tout porte à croire que je verrais probablement en un enfant dont j'aurais participé (disons à 50%) à la conception une sorte de projet. Très très très ambitieux. Et quite frankly, c'est un peu effrayant. Pas pour moi, mais pour le gamin ("être humain de plein droit en devenir", je le rappelle aux neuneus sus-nommés). Disons que, autant je n'attends pas grand chose de grand monde en dehors de moi, autant dans un cas pareil, j'aurais comme une tendance à voir en cet enfant une extension de moi. Et c'est ça qui craint. Parce là, vite fait je peux citer des trucs pas trop méchants -et même plutôt bien venus-, comme en faire un quasi-bilingue naturel (en lui parlant anglais dès tout petit... certes avec "mon anglais" pas complet, mais tout de même) ou le sensibiliser de façon active et précoce à l'art. Mais au delà de ça, ça sent le truc chelou. Surtout dans tout ce qui touche à l'indépendance d'esprit et au sens critique. Parce que qu'est ce qu'il se passe si je commence à trouver que mon propre enfant n'est pas assez autonome? Qu'il n'utilise pas suffisamment ses capacités (probablement illimitées... eh, that's my child!) pour atteindre un niveau de liberté que j'estimerai digne de ce que je lui aurai inculqué?
Et là vous me dites: "garçon, n'oublie pas que a priori il y aurait un second parent pour contrebalancer tout ça". Ce qui est exact (bien que somewhat surréaliste dans l'absolu).
Il n'en demeure pas moins que je me trouve un peu (beaucoup) inquiétant comme père potentiel. Enfin bon, si il n'est pas assez intelligent (à cause de la mère, donc), je m'engage tout de même à le noyer rapidement. Avant ses 18 ans.


In labor















Jeune mère porteuse en pleine préparation à l'accouchement. Un geste à saluer. 

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