"Scandalous, she's so scandalous..."
Ce matin, alors que je profitais du fait de ne pas bosser depuis trois jours en me réveillant doucement, la main droite sur le coeur et la gauche sur la bite (position de confort, donc), j'ai pris une décision: je vais chercher une nouvelle signature. En effet, la mienne est moche, illisible et simpliste; tout l'inverse de moi en quelque sorte. Donc je vais en changer. A priori je crois que rien ne l'interdit. Et puis, c'est pas comme si c'était un don de Dieu quoi (à l'inverse de ma bite, justement).
Ailleurs dans l'actualité: Stéphane Hessel. Enfin, pas lui directement, mais la frénésie autour de son bouquin.
Bon, dès le début je trouvais ça suspect: autant de personnes qui attendent qu'on leur dise "indignez-vous!" pour commencer à réfléchir, c'est pas très bon signe. Et puis, si je veux je m'indigne hein... Et dans un deuxième temps -le temps de la mesure et de l'analyse- j'ai entendu Luc Ferry dire un truc que j'aurais dû trouver moi-même: l'indignation est un des seuls mécanismes intellectuels dont la mise en oeuvre repose uniquement sur l'observation des agissements des autres, et jamais des notres (en clair, on ne s'indigne jamais de ce qu'on a pu faire nous-même). Et cela est forcément problématique quand on entend se positionner sur telle ou telle question d'un point de vue moral. Quelle sera la valeur de ton jugement si tu n'es pas capable de lire tes propres actions au travers du même filtre que celui que tu utilises pour observer celles des autres? Argument à peu près imparable: j'achète.
Donc désapprouve tout ce que tu veux, mais please, ne soit pas "indigné"! A titre d'exemple, moi (ça tombe bien), les Talibans ne m'indignent pas plus que Patrick Balkany ou que la non importation des M&M's au beurre de cacahuète en France.
Du coup j'ai réfléchi à ce que j'avais pu écrire au début de la vie de ce blog alors que je mettais souvent en avant, d'une manière ou d'une autre, l'importance qu'il y avait selon moi à toujours garder une capacité d'indignation. Et je m'aperçois qu'alors deux choses (déjà évoquées plusieurs fois ici) auraient déjà dû m'inviter à plus de prudence. D'une part la présence du mot "digne" (que j'exècre) dans "indignation". Et d'autre part le fait que s'indigner revient en grande partie à être choqué. Or, rien ne me choque. Donc en plus d'être totalement relative, subjective et uniquement portée vers l'extérieur, l'indignation m'est étrangère. Ce n'est donc en aucun cas quelque chose dont je peux faire la promotion: je n'en ai ni l'expérience, ni une image de justesse et d'infaillibilité (à l'inverse de ma bite, décidément).
Mea culpa... Bah oube le 'obinet alors