Normalement je suis bon

Je suis censé être bon. Tout le temps. Tous les jours. Enfin, voilà quoi, c'est tout ce que j'ai: je suis bon. Toute ma vie est basée là-dessus. C'est parce que je suis bon que je peux me permettre d'avoir un boulot plutôt facile; parce que j'ai pas besoin du boulot pour prouver que je suis bon. Lorsque je me sens isolé et que je me fais chier (c'est à dire quasiment tout le temps depuis un moment), le seul truc qui me sauve est de savoir que je suis bon. Donc c'est essentiel. Or je trouve que je n'ai pas été très bon ces dernier jours. Et particulièrement ici. Je trouve surtout que j'ai été plat et unidimensionnel. Alors que tout l'intérêt (et le but) de ce blog est de pouvoir y développer des raisonnements avec des perspectives et des angles originaux et peu évidents. A la limite, peu importe ce que je raconte, tout est dans la manière dont j'aborde le sujet. J'ai raconté 10 fois la même chose sur certains thèmes, mais j'ai essayé soit de regarder les choses de façon à y voir tout ce qu'elles disent vraiment, soit de parvenir à un constat déjà établi mais par des voies nouvelles. Bref, là depuis une semaine je n'ai pas fait ça du tout.
Je ne me sens pas particulièrement éclairé pour le coup. J'ai du mal à voir ce que ma personnalité et mon sens de l'observation peuvent apporter dans l'évocation de ce qu'il m'est donné de vivre et de voir ces temps ci. Et évidemment ça me fait chier. Pour dire la vérité, quand je fonctionne normalement (pour moi), j'en arrive à me surprendre moi-même. C'est un peu le signe que je suis au top. Et croyez moi, il y a des périodes où ça m'arrive tous les jours. Mais là... je ne sais pas. On dirait que je suis bridé. Alors, ce qui est rassurant, c'est que je sais pourquoi (comme quand je n'avais pas d'inspiration il y a peu). Enfin, rassurant, oui et non. Parce que mon état actuel, bien que pouvant sembler relever d'un problème conjoncturel, n'en est pas moins l'illustration de ce qu'un énorme problème structurel clairement identifié provoque chez moi. Et il n'est pas du tout dit qu'il existe une solution terrestre pour celui ci. Donc il va falloir que je sois encore meilleur pour compenser (oui, c'est un peu merdique de vivre sa vie en compensant en permanence, mais ce type de compensation est une des moins dangereuses physiquement).
I've been better... And even greater.

ps: j'en suis même arrivé à me dire que je préfèrerais faire des chansons quand je suis comme ça (alors que ces derniers mois je trouvais que je ne disais rien de terrible dans mes chansons). Parce que faute d'avoir des idées et des reflexions avant-gardistes, j'aimerais autant faire passer de l'émotion quelque part. Et j'y arrive mieux en chanson qu'ici. Je vous l'ai dit, je suis pas du tout un poète.