Le manuel

L'avantage qu'il y a à réfléchir et à écrire sur tout, c'est qu'au bout d'un certain temps on devient plutôt bon pour faire tenir des idées et des concepts compliqués en une phrase ou deux (même si on en fait dix pour remplir, eh eh). Tout en donnant l'impression d'être d'une spontanéité remarquable. Remarquez, déjà que je ne gagne pas un rond avec tout ce que je fais ici, c'est quand même un minimum que ça puisse me rapporter quelque chose en terme de dextérité linguistique et de réactivité intellectuelle.
Ce que j'aime bien, c'est parler avec des gens (comme par exemple mon patron) qui n'ont pas la moindre idée de ce que je fais ici, en utilisant dans la conversation des techniques, voire même une dialectique-allons y- (là vous vous dites: mais, comment il peut faire ça alors qu'il est facteur et que par conséquent il parle essentiellement de... courrier?!!), inspirées de ce blog. Le tout sans être chiant, s'entend. Parce que ça pourrait être insupportable je sais. Non, et puis sinon c'est juste confortable. Tu sens que t'es quand même entraîné. Du point de vue de l'observation/analyse (ça marche bien en regardant les infos ça aussi). Et du point de vue de l'expression. De la verbalisation.
C'est en étant dans la peau de cet auteur/observateur (...? c'est vrai ça, comment je pourrais bien me qualifier?) que j'arrive à voir chez quelques autres les signes d'une certaine (pré)disposition à se placer eux-mêmes en position de critique/théoricien/analyste/canal d'expression dont sortent des choses fines et intelligibles. Parce que tout le monde est capable de voir des trucs et de réagir. En revanche ils sont moins nombreux à être en mesure de synthétiser les choses sans oublier de se méfier de leur propre parti-pris (ce qui ne veut pas dire qu'il faut être neutre; surtout pas) et en voulant être compris par tout le monde. Oui, parce qu'on peut aussi commenter des choses de façon très pointue mais en n'éclairant finalement personne. Parce qu'on trouve que notre réaction nous apporte une satisfaction personnelle suffisante. Ou parce qu'on est pas très bon. Ou parce qu'on aime dire des trucs obscurs pour le style.
Repérer les répétitions et les récurrences dans tout ce dont on est témoin. Et vouloir le faire. Et vouloir cerner leurs causes et leurs conséquences. Et savoir utiliser les mots. C'est une définition de La Planche Qui Grince ainsi que son origine et son but.

Bon, sinon, pour ou contre les ronds-points? Moi je suis pour. Mais il semblerait que l'Homme ait une tendance naturelle à s'y opposer (manifestation la plus commune: "ça va être le bordel"). Ah, mais c'est vrai, je ne suis pas vraiment un Homme.

Th chairman of the board (that creak)