Great performance

Face à un exploit ou à un chef-d'oeuvre je dénombre quatre réactions humaines possibles. Le style blasé, la non-perception du caractère exceptionnel de l'objet observé, l'admiration qui fait dire "j'suis une merde" et enfin l'admiration qui fait dire "oh shit, c'est tellement bon, il faut que je m'y mette". Bien sûr personnellement c'est la quatrième attitude que j'adopte. Et ce qui jusqu'à il y a quelques mois encore n'était qu'un détail de ma personnalité tend à devenir un élément central dans ma manière de me comporter et de me projeter dans l'avenir. Dans une époque où se plaindre de tout et de rien est devenu un art de vivre et où "préserver ses acquis" est l'objectif d'une vie j'ai comme l'impression que reconnaître et s'enthousiasmer pour le beau (geste, cul, tout ce que vous voulez) peut offrir une bonne respiration. L'Homme a trop de capacités à inventer, à créer et à surprendre pour qu'on puisse se satisfaire du statu-quo ou de la commémoration systématique des anciennes gloires. Là où tous les jours certains se sentent victime d'un système et regrettent de ne pas être ailleurs, si ce n'est même parfois d'être quelqu'un d'autre, j'ai moi de multiples occasions de m'emballer pour des choses qu'il m'est donné d'observer, d'entendre, ou de ressentir... Pourtant ma situation matérielle n'a absolument rien d'exceptionnelle. Mais c'est bien en se détachant des contingences formelles et allant chercher à la source les motifs de satisfaction, ou même simplement en y étant volontairement réceptif, que chacun peut voir son existence prendre une toute autre dimension. Et pour ça nul besoin de sur-intellectualiser son quotidien. Je ne sais même pas s'il faut être intelligent. Il faut surtout s'enlever le balais du cul et commencer à le bouger sur le dancefloor. Ou dans sa cuisine. You know how I like it.