Faire parler les chiffres

"Des gens comme tout le monde, il y en a très peu dans le vraie vie". Cette phrase tirée du film "Les Poupées Russes" est extrémement perspicace. C'est vrai, qu'est ce qu'un Français moyen? Que contient le fameux "panier de la ménagère" (notez le féminin)? Qu'est ce qu'un échantillon représentatif pour les sondages? Qui peut bien vivre en raisonnant ainsi de manière globale. Rendez vous compte: si ma vie quotidienne n'était faite que de ce que je raconte sur ce blog ce serait un véritable enfer: extrémistes, enfoirés, pollution, menteurs, manipulateurs, obscurantisme... Non, on est bien obligé de trouver des points positifs chez ceux que l'on côtoie tous les jours et dans son environnement immédiat sinon la seule alternative serait la corde ou l'exil dans le Montana. Je dirais même que plus je traque les comportements minables, plus je trouve un ensemble de personnes qui ont comme moi la volonté de les combattre et je me sens du coup moins seul et conforté dans ma démarche. Pour en revenir à cette question d'individu et d'attitude type, si en matière de statistiques administratives le raisonnement en terme de moyenne et de majorité a tout son sens, il est nettement moins adapté à la compréhension de faits de société par tout un chacun. Je pense qu'une communication efficace passe plus par l'exposition d'un certain nombre d'exemples concrets plutôt que par une succession de graphiques, de chiffres et de pourcentages. C'est comme pour la météo: on est quasiment toujours au dessus ou en dessous des moyennes. "Il fait 14°C alors qu'il devrait en faire 10! On va tous mourir." Les moyennes en tous genres présentent le risque de faire apparaître comme marginal, et donc comme déviant et dangereux aux yeux de beaucoup, des faits et des agissements qui en réalité ne sont que la manifestation de la richesse de la vie. (Hum, un peu pompeux cette phrase maybe). Bon ok pour l'exemple des températures ça ne colle pas complètement car le réchauffement climatique est réel, mais vous voyez ce que je veux dire. Pensez à l'inflation ou au taux de chômage. Allez dire à un mec qui n'a plus de boulot depuis trois ans suite à un délocalisation (au hasard, en Chine) que la situation s'améliore. Au final le monde est fait de cas particuliers. Il se trouve juste que certains sont particulièrement répandus et affligeants. Don't be a statistic.