Just to feel alive

Chacun a ses habitudes. Chacun a des situations et des domaines dans lesquels il se trouve tout à fait à l'aise, où sa manière d'agir répond plus à un conditionnement qu'à une décision réfléchie. Et au bout du compte la grande majorité des gens va vivre toute son existence ainsi, navigant entre routine et tradition, sans que cela ne lui pose un quelconque problème. Mais peut on dans de telles conditions être encore enthousiasmé par la vie, présente ou à venir, et en attendre beaucoup? Je crois qu'un être humain est stimulé intellectuellement et physiquement uniquement lorsqu'il se met un minimum "en danger", en tout cas lorsqu'il se place à la limite extrême de ce qu'il maîtrise et connaît. C'est en se frottant à l'inconnu, au difficile, au complexe, qu'on a vraiment l'occasion de se tester et de se questionner sur tout ce qui a pu jusqu'alors paraître comme acquis et immuable. Certains vont sans doute dire que se prendre la tête n'est pas leur tasse de thé et qu'ils préfèrent passer leur temps libre à se détendre plutôt qu'à réfléchir à des questions existentialistes. Mais selon moi mettre en doute sa propre manière de vivre et de voir les choses peut et doit même être ludique ou plutôt, et je ne trouve pas de mot français, "thrilling". Je sens une saine excitation naître du fait de s'écarter ainsi des sentiers battus très éloignée d'un sentiment de dépréciation ou de déprime que certains pourraient lui associer. Et non seulement tout ceci est bénéfique à l'individu, mais aussi à son entourage et à la société où y est injectée une certaine dose de dynamisme et de vivacité. Essayer, tenter, démonter et remonter ne peut que finir par booster la créativité et la vitalité d'une nation. Et même si cela ne rapporte pas d'argent, si la balance commerciale ne s'en trouve pas rééquilibrée, un pays dont la population n'attend pas que ça se passe finira forcément par rayonner d'une manière ou d'une autre. La planche grince mais ne rompt pas.