Not Bey-ing myself

L'an dernier à New York j'avais bien remarqué que ma manière de parler en anglais était tellement différente de celle que j'adopte en français que ça en changeait carrément la perception que les gens pouvaient avoir de moi "à première vue... et écoute". En gros, je "joue" plus en anglais. Je mets beaucoup plus en scène ce que je raconte. Principalement parce que, selon moi, ayant forcément moins de vocabulaire en anglais qu'en français, je suis bien obligé de trouver des moyens d'exprimer les choses sans avoir à passer par le mot juste. Du coup je bouge (encore plus que d'ordinaire), je me refais moi-même en train de réagir à une chose ou une autre et j'ai des intonations très prononcées.

J'étais donc jusqu'à aujourd'hui bien conscient de cela, sans pour autant avoir identifié de qui je m'inspirais précisément pour me comporter ainsi. Je pensais juste que j'agissais "à l'américaine" d'une manière générale. Et ce n'est qu'il y a quelques minutes, alors que je visionnais des vidéos sur le net, que la vérité m'est apparue: en fait je parle en anglais exactement comme Beyonce en interview (tu me maquilles vite fait un peu comme elle, et hop, je suis sûr que tout le monde -sauf Jay-Z, peut-être- n'y verrait que du feu). Et la meilleure preuve en est que c'est probablement la personne anglo-saxonne que je comprends le mieux. Et puis voilà quoi, sachant que je ne pourrai jamais chanter comme elle, je me suis inconsciemment mis à adopter sa manière de parler. On fait avec ce qu'on a hein...
D'ailleurs je suis obligé de constater qu'en revanche après avoir regardé le best of de Rocco Sifredi je n'ai pas eu à choper le moindre de ses tics de language pour réussir à m'identifier... De même après la rétrospective télévisée "Les cerveaux du Monde: les génies à travers les siècles": je l'ai bien vu, je ne parle pas du tout comme Socrate (je pense qu'il buvait).