i-François

Malgré toutes les qualités que je me trouve, je ne peux pas me penser comme quelqu'un de parfait. Non pas à cause des quelques défauts que j'ai (j'imagine), mais beaucoup plus profondément parce que ma vie est en grande (voire majeure) partie déterminée par un élément lourd et complexe: la personne que j'aime depuis des années (mais, et c'est important, avec qui je n'ai jamais formé un couple, dans le sens commun du terme) m'apprécie énormément, voit en moi quelqu'un avec qui elle partage un grand nombre de valeurs et a une réelle proximité physique (dans la manière d'en faire usage... du physique) et intellectuelle, est sensible à l'attention que j'ai pour elle, mais... elle ne m'aime pas. Et cela annihile toute éventualité de perfection chez moi (dans la manière de me percevoir moi-même).

Pour autant, je ne sais pas ce que le fait d'être aimé par cette personne aurait vraiment fait de moi. Mais à n'en point douter il aurait certainement contribué à ce que j'atteigne une sorte de plénitude qui, associée à tout le reste, m'aurait conduit à donner à mes actions une ampleur bien supérieure à celle que je peux donner aujourd'hui (et plus en accord avec ce que j'ai dans la tête). En fait, cela revient à dire que je suis probablement bridé dans la mise en oeuvre de mon existence par ce que je perçois comme n'étant rien d'autre qu'un manque d'énergie et d'inspiration, combiné à une tristesse latente et un arrière goût d'échec ultime.
Et si je suis la première "victime" de cette situation, et elle forcément la seconde (du fait de son implication directe), ce sont bien toutes les personnes avec qui je suis amené à interagir qui sans le savoir en subissent les conséquences. Parce qu'elles n'ont pas affaire à celui que je pourrais (ou devrais) être. Du moins, elles n'ont pas le modèle avec toutes les applications.