Anarchy in Stifellou

Le fait d'avoir vu Rashida Dati au Grand Journal hier soir m'a inspiré la réflexion suivante tout à l'heure dans ma voiture entre Plabennec et Gouesnou (voilà pour le contexte): mais quel est le rapport entre l'action politique et le jeu, à la fois de séduction et de duperie, auquel se livre en permanence une très grande partie des responsables politiques? En quoi le fait d'être un comédien hors pair fera de toi un décideur efficace? Parce que vite fait vu comme ça, ça n'a rien à voir.

On peut alors se demander pourquoi notre système politique a une tendance certaine à favoriser ce genre de personnages, dont les compétences réelles en viennent à quasiment ne plus avoir d'importance au moment où il s'agit de choisir la "meilleure" personne pour le poste x ou y. Parce que c'est chelou quand même. Et j'en arrive à la conclusion (en deux temps, trois mouvements, hop) que tout ça est lié à la démocratie (ouais, puisque je sens que certains ont commencé à me prendre pour un facho, je joue la carte à fond). Car étant donné que pour arriver au pouvoir politique il faut plaire au plus grand nombre, et bien on retrouve aux plus hauts postes de l'Etat tout un tas d'individus dont la plus grande réussite est d'avoir plu à plein de monde. Et pas du tout d'avoir fait des trucs biens. Ou d'être bon pour ce à quoi ils postulent. Et pour plaire, encore une fois il ne sert à rien de dire la vérité et de démontrer des trucs parfois pénibles à entendre. Non, pour plaire il faut savoir raconter des histoires. Des histoires sur soi et sur ce en quoi on croit (même pas besoin d'en être sûr). Et des histoires auxquelles les gens pourront se référer. Même si ça n'a aucune espèce de chance de fonctionner. Oui, forcément, puisque ce sont des histoires écrites par des gens n'ayant aucune compétence particulière dans le domaine à propos duquel ils s'expriment. C'est une peu comme si moi je me mettais à parler médecine en disant que si vous achetez mes disques, je m'engage à faire en sorte que d'ici à 2 ans plus personne ne meurt du cancer (j'ai encore regardé un Grey's hier soir; désolé)... Tout ça n'a aucun rapport me direz vous! En effet. Mais ce n'est pas plus absurde que Rashida Dati en position de décider des trucs ayant des répercutions sur tout le monde.
Sauf que moi, je ne suis pas loin d'être ce qui s'éloigne le plus d'un séducteur (ça se joue entre moi et Emile Louis, lui ayant contourné la difficulté -le salaud- en prenant la voie de l'ouverture envers les handicapées qui elles aussi avaient le droit de connaître l'amour). Ce qui fait que ça ne marchera pas ainsi. Et il faudra que ma qualité parle d'elle même pour que je plaise. Ça résume parfaitement ma vie d'ailleurs (et heureusement que je suis bon).

Donc la démocratie, c'est sympa. Mais c'est pas pour moi. Ce qui m'incite de plus en plus à arrêter de voter.

Comments

[it]

ça n'a rien de facho, c'est du constat. Je n'ai pas une once de foi en quelque action de la politique tous bords confondus. Par contre je vote pour "aller contre" un préjugé bien pensant et communément répandu selon lequel Sarkozy est la réincarnation de Raspoutine. Parce que ça m'énerve. Parce que les gens n'ont aucune profondeur de point de vue et que dans leur tête c'est oui-oui et compagnie, les schtroumphs et gargamel sarkozy.
Donc je ne vote pas pour qu'un politique restructure la société mais je vote pour dire : votre analyse est puérile et complètement con.
Et maintenant, quelqu'un ne manquera pas de dire : normal que tu ne trouves pas ça facho, vu que tu votes sarko. Ahaha.