Mac Cann - aged 12 years

Je voulais faire un post drôle et profond sur le fait que dernièrement j'ai acheté des whiskies beaucoup trop chers au regard de mon niveau de salaire. Et que vouloir rivaliser avec mon père sur ce terrain pouvait au final s'avérer dangereux pour la bonne santé légendaire de mes finances (vous lisez le blog d'un mec qui n'a jamais été à découvert de sa vie... -sounds familiar-).
Ainsi je cherchais à interpréter ces achats plutôt impulsifs, entre le rayon biscuits et les caisses de chez Leclerc (j'aurais tout aussi bien pu acheter des préservatifs king size), par une volonté de ma part de prouver à mon sus-cité père que "oui, on peut être facteur (amélioré, certes) et être payé bien en dessous de sa valeur intellectuelle intrinsèque (c'est pas moi qui le dit... vous savez bien que selon moi je n'ai pas de prix), et malgré tout boire du Balvenie et du Knockando". Vous voyez, le genre de signe fort qu'on envoie à son géniteur dans un mouvement plus global d'émancipation et d'affirmation de soi (tout en le ménageant -le géniteur-... j'ai tout de même régulièrement des petits travaux à faire chez moi).

Tout cela s'annonçait donc plutôt pas mal: un cadre familial bien établi, une histoire personnelle forcément chargée de blessures profondes (what else?) et de l'alcool... De quoi faire un bonne comédie dramatique à la Ken Loach (genre, j'ai vu vachement de films de lui...).

Et puis en fait, non. Ok, mon père a plein de whiskies et c'est plutôt attirant. Mais surtout, ce qui me plaît c'est d'être dans le rayon du supermarché dans la section "whiskies prestiges" alors que les pauvres, les ploucs et ceux qui n'ont pas de goût (les trois populations se confondant souvent) sont à quelques mètres de moi en train d'hésiter entre un William Peel en promo (au litre) et un Label 4 (même pas 5!). Là, oui, je me dis vraiment que j'ai réussi dans la vie. Là, et quand j'ai appris le prix de mes pneus de voiture en Michelin. Avant de me rabattre finalement sur une sous-marque de 3ème zone... C'est ce qu'on appelle le retour à la réalité I guess.

Alors vite, bourrons nous la gueule au whisky cher, il sera ensuite bien assez tôt pour le regretter.