Suppôt

Il est toujours assez particulier d'apprécier et d'être apprécié par des gens que les "autres"* n'aiment globalement pas. Encore, dans le cas où c'est nous qui sommes acteurs et qui apprécions la personne, ça va: chacun ses goûts, et on se retrouve juste à devoir parfois justifier, ou du moins expliquer son choix. Ou au pire à juste dire: "je m'en tape de ce que vous pensez, moi je l'aime bien". Mais quand on est celui qui est apprécié par l'ennemi public, c'est totalement différent. On a rien à défendre ou à prouver puisqu'on n'est pas l'émetteur de l'avis ou du "sentiment". Mais pour les autres, tout ça est louche. Et vu de l'extérieur, on a vite fait d'être assimilé à la personne pas aimée. Et surtout nos agissements sont souvent relus et réinterprétés de façon à ce qu'ils puissent apparaître comme des signes montrant explicitement la connivence existant entre nous et cette personne. Et pour réécrire l'histoire, il y a toujours un paquet de candidats.
Ah c'est très con hein, je ne vous le fais pas dire. Mais le jugement que porte une masse d'individus sur une autre personne plus isolée, c'est souvent très con il faut dire.
C'est tout pour aujourd'hui.

Being loved by their worst enemy is a real experience.

* par "autres" j'entends toute personne dont l'avis dépend essentiellement de celui du voisin, et qui participe à la naissance et à l'entretien de "l'opinion publique" par ses interactions avec ceux qui selon elle appartiennent à sa communauté.