Too quick

Petits arrangements avec la justice, mesures d'urgences légitimant une certaine légèreté dans la manipulation des concepts d'équité et de droit. Les gens pressés ne s'embarrassent pas de principes, le temps qu'il semble en permanence leur manquer leur apparaît comme un passe-droit non seulement valable, mais même dû. Je me méfie beaucoup de ceux qui veulent tout faire, tout de suite et tout en même temps. Instinctivement ça me semble suspect. Le train des réformes: quelle idéologie sous-tend cette obsession d'aller vite? Et est ce que la réforme pour la réforme répond à un réel besoin? Certains veulent marquer les esprits, et si possible faire l'Histoire, à tout prix. Il ne s'agit pas de savoir si ça va marcher, puisque dans leur tête la rupture (tranquille?) est par définition positive. Il s'agit même presque moins de proposer quelque chose d'efficace que de rompre, pour la forme, avec ce qui a précédé. Et pourtant, je suis le premier à dire que la nouveauté est importante. Mais pas dans la précipitation. Je peux attendre très longtemps avant d'enclencher le changement, les circonstances me servant de repère et le temps qui s'écoule me permettant d'ajuster mes positions. Je crois même que je suis ultra-patient. Tout ce que je fais s'écoule sur des années et je ne suis pas du tout un zappeur fou au niveau de mes centres d'intérêt. Et l'expérience montre bien que ça porte ses fruits. Ce qui me plaît aujourd'hui me plaît depuis très longtemps. Mon comportement, mes attitudes, mes techniques, mes idées se sont enrichis au fil du temps. Je suis meilleur maintenant qu'avant. Je n'ai rien contre apprendre quelque chose de nouveau, mais la tendance ne mènera pas la danse chez moi. All I need is time.