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La Planche Qui Grince
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10 novembre 2008

The Black House

Quand je pense que des fois j'écris des trucs que j'estime potentiellement déclencheurs de réactions, et que rien ne se passe, je suis presque surpris par tant (tout est relatif) de commentaires sur le dernier post. Pourtant je ne crois pas y avoir dit grand chose de nouveau sur moi (car j'y parle bien de moi)... Passons. Donc Barack Obama l'a fait. Forcément, je suis content. Je ne m'attarderai pas sur ceux qui commencent déjà à dire qu'on en parle trop, ils ne le méritent pas. Qu'ils continuent à regarder "Plus Belle La vie". Je vais plutôt me pencher sur l'idée selon laquelle l'élection dans un certain enthousiasme d'Obama, un noir, représenterait en quelque sorte le "retour" du rêve américain et de la grandeur de valeurs d'origine des États Unis, à savoir principalement la réussite possible pour tous. Il y a là un vrai problème avec le mot "retour". Ça c'est encore une idée de blanc. Demandez à un noir américain si ce qui vient de se passer ressemble en quoi que ce soit à ce qu'il a pu connaître dans le passé pour lui ou ses ancêtres. Les noirs ont été systématiquement exclu de ce rêve américain, et pour eux Barack Obama à la Maison Blanche n'est pas un "retour" mais une révolution, une première, un événement qui valide définitivement leur appartenance au peuple américain en tant que nation. Ce qui vient de se passer n'a rien à voir avec une continuité historique, c'est une rupture absolue. Certes il a fallu pour en arriver là que des gens se battent durant les décennies passées pour améliorer la situation des noirs dans une société construite sur le racisme. Mais ce que je veux dire c'est que le fait que les noirs puissent un jour avoir les mêmes chances que les blancs, ne parlons même pas d'arriver à gouverner le pays, n'était absolument pas au programme dans l'idéologie américaine originelle (et il reste encore beaucoup à faire). Et donc Obama ne représente en rien un ultime exemple des opportunités incroyables qu'offrent les USA à ceux qui "se donnent la peine de vouloir réussir" (c'est pas moi qui le dit). Ce n'est rien d'autre qu'un moment d'Histoire, fondamental. Par contre, le fait qu'il soit démocrate et arrive après 8 années de busherie peut en effet être vu comme un certain retour à un peu de normalité, ça j'en conviens. It's bigger than you think.

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