I want it bad

24 octobre 2008

Je crois que d'une manière générale l'envie a bien plus mauvaise presse que le besoin. On lui associe souvent l'idée de caprice, de jalousie et parfois un caractère superficiel. A l'inverse, le besoin parait souvent plus pur, plus attaché à l'essence même de l'existence. Pourtant, à bien y réfléchir cette opposition entre les deux termes peut très bien se retourner à l'avantage de l'envie. Car le besoin implique une dépendance, une nécessité vitale susceptible d'affecter la santé de l'individu. Ainsi il peut arriver un moment où une personne ayant un grand besoin ne va consacrer son attention et son énergie qu'à tenter de le satisfaire, en mettant tout le reste de coté et en perdant toute notion de la réelle valeur des choses. Il ne s'agit même plus d'une priorité, il s'agit d'une raison d'être. C'est dans ces conditions que l'homme va agir instinctivement, sans perspective, avec finalement un seul but: survivre. Alors que face à ça, qu'est ce que l'envie? Ne peut on pas la voir comme une volonté d'amélioration de sa condition? Comme un élément moteur dans la recherche du bien être? Souvent l'envie entraîne une projection mentale de ce que l'on veut pour soi, ce qui implique que l'on ait suffisamment de recul pour comparer sa situation présente avec ce qu'elle pourrait devenir. Il y a peut être des envies foireuses, que certains trouveront futiles ou malsaines, mais au moins elles offrent un espace de potentialités pouvant se révéler très favorable à l'épanouissement individuel. Et surtout en général elles n'entravent pas le libre arbitre. Si une envie en reste une, c'est que preuve est faite qu'on peut vivre sans la chose désirée, qu'on n'est pas aux abois et qu'on a toute conscience de la réalité. Je pense qu'une personne saine d'esprit n'a donc besoin de rien d'autre que de manger et de dormir. Tout le reste n'est qu'envie de progrès, de confort, de bonheur. Et c'est très bien comme ça. Moi j'ai d'énormes envies qui, parce que pour certaines restent inassouvies, me font garder dynamisme et enthousiasme (sans pour autant être naïf). Mais je n'en ai certainement pas fondamentalement besoin, car j'ai atteint 30 ans sans, tout en ayant fait d'autres trucs constructifs par ailleurs. En plus l'avantage de l'envie, c'est que ça peut évoluer, changer et même disparaître. Alors qu'un besoin ne te lâches pas, il est en toi et te bouffe sur pied. Il peut sembler plus romantique, mais n'est en fait que l'illustration d'un traumatisme profond. Je préfère avoir envie, m'en servir pour construire quelque chose, mais éviter à tout prix d'en dépendre. Live for who you are.

Posté par Dirty Louisa à 15:17 - Commentaires […] - Permalien [#]