Du buzz pour rien

Pendant des mois Sarkozy nous a gratifié de mémorables apparitions télévisuelles. Des phrases choc et des situations baroques qui ont fait le succès des chaînes et des sites internet qui les ont diffusé. Du coup maintenant on essaye de transformer le moindre petit truc en affaire d'Etat. Aujourd'hui est apparue sur le net une vidéo de l'avant-interviewl'avant-interview d'hier sur France 3 présentée comme une nouvelle perte de contrôle du Président. Mais bon en fait il n'y a pas grand chose de terrible là-dedans, c'est juste un "moment" d'attente où il ne se passe rien avec quelques mots échangés sans aucun propos scandaleux. Je suis bien le premier à lui sauter dessus quand Nico part en sucette mais là, il n'y a rien. A part un moment drôle même: Sarko s'adressant au journaliste Gérard Leclerc en lui disant que ça lui faisait plaisir de le revoir à l'antenne et lui demandant combien de temps il était resté au placard. Et une autre journaliste de renchérir: "il a construit des étagères". C'est bon ça. Et puis merde c'est du off, on sait comment il parle Sarko c'est pas une découverte. Quand son comportement peut être mis en rapport avec sa politique, quand des petites phrases font apparaître une tendance de fond il y a lieu d'en discuter et d'en souligner le caractère absurde ou dangereux. Le reste du temps on peut passer notre chemin. Et c'est pas parce que c'est l'été qu'il faut nous servir des non-événementsnon-événements et les monter en épingle tout en espérant que ça ne va pas se voir. Vivement une rencontre entre Sako et les routiers ou les vignerons du Languedoc: ça, ça peut avoir de la gueule. D'ailleurs quand on voit les bourrins que sont les vignerons et qu'on nous les présente comme porteurs des valeurs d'une part importante de la tradition française (le vin, le terroir) ça en dit long sur la profondeur idéologique et intellectuelle de cette tradition. Drink beers.