On va tous mourir
Je me rappelle regarder un jour un épisode de la série "Mon Oncle Charlie" dans lequel on reprochait au héros (Charlie Sheen) de passer ses journées à rien glander et à boire de la bière. Son frère lui dît: "tu crois que la vie consiste à rester traîner en short dans son salon!" (ou un truc du style), remarque à laquelle il répondît par un "bah oui, pourquoi pas" tout à fait savoureux. Et c'est vrai, qui a dit qu'il fallait absolument se casser le cul toute sa vie pour de toute façon mourir comme tout le monde à la fin. Je dois dire que fût un temps j'avais une certaine tendance à m'imposer des difficultés juste pour avoir le plaisir de m'en tirer plus ou moins honorablement. Mais sur le long terme cette manière de faire à toutes les chances de te bouffer et de t'enlever la capacité à avoir tes propres goûts et celle d'apprécier ce que tu as sous les yeux. Sarkozy raffole de ça: travailler dur, faire des sacrifices, mériter ce que l'on obtient...Sans y connaître grand chose j'ai tout de même la forte impression que ce genre d'idées est directement inspiré du discours religieux dans lequel le plaisir que les Hommes peuvent ressentir ne doit être lié qu'à une seule chose: le service de Dieu (je crois que c'est comme ça qu'ils appellent leur machin). Mais en réalité, à partir du moment où une personne est indépendante et qu'elle ne demande rien à personne, qu'est ce que ça peut foutre qu'elle choisisse un mode de vie "cool". Et on peut même faire plein de choses de sa vie sans pour autant être un excité du travail, et en évitant le stress et la pression inutile de ses pairs. Je crois que parmi tout ce que je peux dire sûr ce blog c'est certainement le concept qui a le plus de mal à être compris par ceux qui me lisent. Dans notre société où obtenir une gratification de la part des autres est le symbole absolue de l'intégration sociale, revendiquer le droit de ne rien attendre en échange de ce que l'on apporte sur la table semble pour beaucoup ne relever d'aucune logique connue. Et pourtant, c'est bien quand un artiste commence à faire "ce que les fans veulent" qu'il perd l'essentiel de son génie et tombe dans l'industrie. You gots 2 chill.