Un dimanche chez Auchan

Le sujet revient régulièrement dans l'actualité: l'ouverture des magasins le dimanche. Les Français y seraient majoritairement favorables. Faut il ne rien avoir à faire le week end pour vouloir aller faire ses courses le dimanche! Par ailleurs, et là est le soucis principal, what about ceux qui devraient aller bosser dans ces magasins? L'existence d'un jour chômé commun à (presque) tous est je pense une chose importante pour la cohésion d'une société (et d'une famille) et s'il venait à disparaître ce ne serait qu'un pas de plus vers la désintégration de l'unité du corps social. Et puis pour la messe c'est con. On nous dit que les employés seraient amener à travailler ce jour là sur la base du volontariat. C'est ça, on y croit. Les employeurs ne seront pas du tout tentés de jouer avec ça pour rendre "flexibles" leur personnel, c'est sûr. Ceux qui nous présentent la chose ainsi sont ils naïfs, simplement cons ou plus sûrement se foutent ils complètement du sort des vendeurs? Je penche plutôt pour la dernière solution. L'autre argument de choc est que bien sûr le salaire du dimanche est majoré, et que dans ces temps difficiles pour les comptes en banques on ne peut pas cracher sur un petit bonus financier. Et ça marche. En effet ceux qui travaillent déjà le dimanche tiennent à cette meilleure paye dominicale. Mais on peut aussi penser que si les salaires, d'une manière générale, étaient plus élevés ces mêmes personnes éviteraient volontiers d'aller passer leur dimanche à renseigner des abrutis qui hésitent entre le lot de 6 dont 1 gratuit et celui de 12 dont 2 gratuits. Alors les libéraux en tous genres sont toujours prompts à dire que c'est à cause de tels blocages idéologiques que notre pays perd du terrain en matière de compétitivité face à la concurrence internationale. Et je dois vraiment dire que cette obsession de "l'économique" dans la manière d'évaluer le bonheur et la vitalité d'un peuple et d'une nation commence à de plus en plus me gaver. C'est la même démarche qui consiste à mesurer le moral des Français à l'aune de leurs projets d'achats! Ain't no price on happiness.