Du CP au Stifellou: l'humble trajectoire forcément inattendue du nouveau Diogène

Mon instit en CP avait dit à ma mère que je ferai "mon petit bonhomme de chemin". Ce qui était assez bien vu.
Ce que tout le monde ignorait alors cependant, c'est que je ferai le choix de mettre mon intelligence au service d'un truc (non rémunéré) qui ne sert à rien mais que personne ne fait plutôt que de l'utiliser pour participer (avec les autres) à la marche de l'humanité (ce qui ne sert à rien non plus, je tiens à le rappeler: la mort nous attend tous, et le soleil va devenir une géante rouge).

Vous allez me dire "oui, mais tu travailles, donc tu contribues à faire tourner la machine". Certes, mais je ne travaille pas beaucoup avec mon intelligence. Le sujet n'étant d'ailleurs ici pas de savoir si je participe ou pas, mais de mesurer l'intention que j'y mets. La puissance intellectuelle mise en oeuvre pour faire une tournée de facteur correspond environ à 1% de ce qu'il m'est nécessaire pour faire un blague sur ma bite, et à 0,5 % de ce qu'il me faut pour un réflexion sur les escroqueries intellectuelles diverses et variées au sein de la communauté humaine. Quant à la composante nihiliste et cynique de mon activité -le coeur de ce qui m'anime- forget it, ça relève pour beaucoup du génie intuitif (qui à La Poste ne sert qu'à éviter de se faire mordre par les chiens n'ayant "jamais mordu personne").

Et dans cette classe de CP, il y a peut-être des gens bien moins intelligents que moi (de mémoire, j'étais le premier de ma classe) qui maintenant construisent des fusées et soignent le cancer. On ne peut pas savoir. Même si il y a bien entendu plus de chances qu'il y ait des alcooliques au RSA et des "souffleurs de rues" employés par la ville de Quimper ayant tous eu trois enfants.