Un sens de l'Histoire aigu

Alors qu'il y a un an j'émettais -dans un post- des doutes sérieux quant à l'intérêt de Twitter, je m'aperçois qu'aujourd'hui je n'ai pas de critiques véritables à formuler à l'encontre de cet outil. D'ailleurs, mes "status" Facebook ne sont rien d'autre que des twits... sur Facebook. I mean, la démarche est exactement la même.
Et tout cela me fait penser qu'il est toujours bon de changer d'avis de temps en temps à propos de tout et n'importe quoi. Ça permet de garder les pieds sur terre, et le cas échéant, la tête sur les épaules.

Je me rappelle par exemple d'un temps où je "disais" que le rap c'était nul (enfin, c'est surtout ce que j'entendais dire). Je devais avoir 11 ou 12 ans. Jusqu'à ce que je vois New Jack City et Boyz N The Hood à l'été 1991 et commence à basculer... On sait tous où ça m'a mené. -VC&G coming december 2013!!-
De même, je me souviens avoir à un moment désapprouvé le succès qu'avait pu avoir un film comme Basic Instinct, alors qu'en fait, c'était super de voir Sharon Stone toute nue à l'époque. Je sais aussi que Destiny's Child, et donc Beyoncé, je regardais ça d'un oeil pas franchement convaincu à le fin des années 90. Et je ne parle même pas de ces années passées dans l'erreur -entre ma naissance et mes 16 ou 17 ans- où je n'aimais pas l'alcool, ou encore de l'époque où je ne voyais la sodomie que comme une pratique strictement homosexuelle. Bref, l'essentiel est de ne pas rester crispé sur ses positions.

D'ailleurs, cette capacité à évoluer et à modifier son point de vue, ça ne vient pas de nulle part. En réalité, c'est un truc de famille qu'on retrouve au fil des époques.

Mon père lui même a toujours fait preuve d'une remarquable flexibilité dans ses convictions dès la fin des années 60 / début des années 70 lorsqu'après avoir caillassé des CRS en mai 1968 il a compris que plutôt que de poursuivre la lutte en allant élever des chèvres dans le Larzac, mieux valait -pour l'intérêt de tous- embrasser une carrière dans la banque et assurer la promotion du capitalisme boursier.

Mon grand-père lui, dès août-septembre 1944, a su prendre en compte l'évolution de la géo-politique en Europe de l'ouest et a été un des premiers à abandonner son attachement au pan-germanisme pour se tourner vers une idéologie plus atlantiste s'exprimant notamment par un enthousiasme non feint envers le maniement de la tondeuse à cheveux.

J'ai également eu vent de l'existence d'un encêtre qui vers 1789 a pris conscience que poursuivre sa carrière de fonctionnaire en tant que collecteur de l'impôt royal risquait de finir par ne plus lui apporter l'épanouissement personnel que chacun est en droit d'attendre de l'exercice de son travail, et a donc décidé de se mettre à son compte en montant une petite entreprise de fabrication de guillotines artisanales.

Le 24 août 1572, après une nuit agitée mais lui ayant visiblement portée conseil, un autre de mes ancêtres avait quand à lui sagement décidé d'abandonner le protestantisme dans lequel il s'était égaré depuis trop longtemps et était aller se faire baptiser dès la première heure dans l'église la plus proche.

Enfin, au plus loin que je sois remonté, j'ai trouvé trace d'un lointain parent qui aurait déclaré "l'agriculture, c'est quoi cette invention de pédé? La cueillette et la chasse, il n'y a que ça de vrai" mais aurait apparemment complètement changé d'avis par la suite. Si je me souviens bien, il était de Plougastel... Il avait un nom bizarre... Un certain Savéol, je crois.